« S’il y a une chose que vous savez faire, c’est prendre des décisions. »
Cette phrase, on me l’a dite quand je devais avoir 19 ou 20 ans et que je traversais une période de dépression. Elle est toujours restée dans un coin de ma tête. Et toute sa vérité m’est apparue en juin dernier, lorsqu’on a dressé la frise de mon parcours à l’occasion du bilan de compétences.
Je sais prendre des décisions, je sais m’imposer des changements. Ou plutôt, mon instinct de survie sait très bien le faire. Force est de constater que chaque changement déterminant de mon parcours a été induit par une nécessité absolue. Quand il n’y a plus le choix. Quand la coquille étouffe.
Je n’anticipe pas le changement, j’attends qu’il devienne vital. Quand j’ai fait ce constat, je me suis demandé pourquoi. La réponse m’est apparue il y a peu. Quand on attend que la coquille soit trop petite, trop inconfortable, trop écrasante et étouffante, en sortir, c’est la faire exploser. La faire exploser, c’est rendre infructueuse toute tentative d’aller s’y blottir à nouveau.
Je le vois bien, quand j’entreprends un changement par anticipation, j’alterne entre phases d’excitation et de motivation et phases de paralysie, voire de repli. Comme si un élastique me rattachait au passé et entravait mon avancée. Quand cet élastique est trop tendu, il claque et vous propulse vers l’arrière. Je crois que c’est ça, la résistance au changement. Ne pas réussir à dompter l’élastique. Préférer l’étroitesse d’une coquille à l’immensité des possibles. Parce que ma coquille, elle ne me comble pas, mais elle a quelque chose de rassurant, d’enveloppant. Parce que l’immensité, elle me fait autant peur qu’envie.
Alors, jusqu’à présent, j’ai toujours tout fait exploser pour avancer en supprimant toute possibilité de retour en arrière. Mais c’est épuisant, ces montagnes russes. Et je ne souhaite pas faire partie de ces personnes qui s’enferment dans une situation insatisfaisante par peur de l’inconnu. La peur ne guidera plus mes pas. Voici donc une de mes envies pour ce nouveau chapitre : apprendre à anticiper et diminuer ma résistance au changement.
Et vous, il est comment votre rapport au changement ?