Je n’aime pas le mois d’octobre. Changement de saison, jours qui raccourcissent, tout ça, tout ça. La fatigue pointe le bout de son nez. Moralement, c’est compliqué. Surtout aux alentours du 10. L’anniversaire de mon père. Une date qui a perdu son caractère festif depuis 2014. Je pourrais me terrer dans une grotte, loin de tout repère temporel, je saurais quand même : c’est inscrit dans mon corps.
C’est une blessure dont on ne guérit pas et j’ai fait la paix avec ça. Mais, cette année 2022 a été tellement riche en bouleversements que la douleur est particulièrement cuisante cette fois.
Parce qu’il n’est pas là pour célébrer mes victoires. Parce que, si, il est là quand même et les opportunités sur mon chemin, je les lui dois, j’en suis persuadée. Mais il n’est plus tangible, et je ne peux plus le serrer dans mes bras pour le remercier. Partout et nulle part à la fois.
Je n’aime pas le mois d’octobre, car il a la fâcheuse tendance de rouvrir le gouffre à mes pieds. La tentation d’y plonger est grande. Paradoxalement, la douleur peut avoir quelque chose de réconfortant. Elle est familière.
La nouveauté peut, elle, être effrayante. Les anciens travers font vite leur retour. Il faut du temps avant d’intégrer les chamboulements et changements. Je viens de terminer le bilan de compétences débuté en juin. L’évolution en quelques mois est flagrante. C’est même étourdissant. Le fait est que mon cerveau a quelques difficultés à s’adapter, à intégrer cette nouvelle personne que je suis devenue. Mais le bilan donne un contour à cette nouvelle personne. Et relire la synthèse m’aide à calmer les peurs qui me paralysent encore parfois. Ma tête a encore un peu de mal, mais mon cœur sait : il faut faire confiance à la vie. Surfer sur la vague, lâcher prise. Tout ira bien, je suis guidée. Parfois, au lieu de me focaliser sur tout ce qu’il reste à accomplir, je dois me forcer à prendre le temps de me retourner sur le chemin parcouru. Et me féliciter pour toutes les épreuves surmontées.
Enfin, être reconnaissante pour tous les beaux cadeaux de ces derniers mois. Merci la vie, merci Papa.